Il existe deux techniques pour réaliser une interruption
volontaire de grossesse (IVG) : la méthode chimique, à l'aide de
médicaments, et la méthode chirurgicale, par aspiration. Si la première
prend le pas sur la seconde, celle-ci reste néanmoins très pratiquée,
avec 101 021 interventions réalisées en 2010, soit près de la moitié des
IVG (46 %).
Selon l'Inspection générale des affaires sociales (Igas), 40 % des femmes en France auront un jour recours à l' IVG. Zoom sur l'IVG par aspiration.
L'IVG chirurgicale, également appelée IVG par aspiration, est obligatoirement pratiquée en établissement de santé, qu'il soit public ou privé. Elle ne dure qu'une dizaine de minutes et ne nécessite la plupart du temps qu'une hospitalisation de quelques heures, ce qui permet à la patiente de rentrer chez elle dans la journée. Techniquement, cette méthode consiste à dilater le col de l'utérus à l'aide de médicaments (les mêmes que ceux utilisés dans l' IVG médicamenteuse), puis à en aspirer le contenu à l'aide d'une sonde. Le Pr Nisand souligne que si " le geste n'a pas de difficulté technique particulière, il doit être fait doucement et peut être réalisé soit sous anesthésie locale, soit sous anesthésie générale". Un choix qui ne dépend que de la patiente.
En France, l'IVG chirurgicale peut être pratiquée jusqu'à la fin de la 12ème semaine de grossesse (SG), autrement dit avant la fin de la 14ème semaine d'aménorrhée (SA ou absence de règles). Les femmes ont le choix entre l'IVG chirurgicale et l'IVG médicamenteuse, mais au-delà de 7 SG/9 SA, la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande de privilégier l'approche chirurgicale. Une position que critique ouvertement le Pr Israël Nisand, chef du Pôle de Gynécologie Obstétrique au CHU de Strasbourg, qui s'interroge sur cette tendance spécifique à l'Hexagone : " Ce recours à l'IVG chirurgicale à partir de 7 semaines de grossesse est une recommandation, pas une obligation légale. Il est donc important de rappeler aux femmes qu'elles ont le choix de leur IVG, même au-delà de ce délai, n'en déplaise à un petit lobby de médecins qui souhaiteraient garder le monopole de l'IVG chirurgicale, beaucoup mieux rémunérée".
Un conseil : prenez rendez-vous suffisamment tôt, les délais d'attente dans certaines villes ou certaines régions sont tels qu'il est parfois nécessaire de dépasser le fameux délai de réflexion de 7 jours pour obtenir un rendez-vous dans les temps.
Pour le Pr Nisand, il est primordial de laisser systématiquement le choix aux femmes : " Il y a pas mal d'endroits où on impose l'anesthésie générale parce que, en gros, c'est la solution de facilité : on n'a pas à écouter, rassurer, on endort… C'est plus confortable et plus simple pour le corps médical". Avant de choisir, le mieux est donc encore et toujours de bien réfléchir et de se sentir en confiance avec le médecin. Ce fut le cas pour Mathilde, qui garde le souvenir d'une équipe médicale " adorable et dédramatisante, pas dans le jugement, toujours à plaisanter".
L'IVG chirurgicale est donc la plus indiquée pour les femmes qui souhaiteraient être prises en charge en moins de 24 heures et sans douleur, que ce soit pour des raisons personnelles ou professionnelles. L'IVG chimique, qui s'étale souvent sur plusieurs jours et occasionne des douleurs semblables à celles de l'accouchement, peut être source d'angoisse et d'un réel mal-être, surtout pour les femmes primipares et qui ont choisi l'option "à domicile".
En ce qui concerne la suite à donner à la contraception de la femme, le gynécologue-obstétricien conseille de profiter de l'intervention pour proposer la pose d'un stérilet (ou dispositif intra-utérin DIU), lorsque la situation de la femme s'y prête.
Quant aux contre-indications à l'IVG chirurgicale, " la seule que je vois serait une malformation utérine", indique le spécialiste, qui ajoute qu'il n'y a ni séquelle douloureuse, ni incompatibilité avec une ou plusieurs grossesses ultérieures et que le nombre d'IVG n'est pas limité dans la vie d'une femme.
Quelle que soit la méthode utilisée, une consultation de contrôle et de vérification est réalisée entre le 14ème jour et le 21ème jour suivant l'intervention.
Si Nadège n'a jamais vu de psychologue lors de cette épreuve et que Mathilde a fait l'impasse sur la consultation postopératoire, aucune des deux ne remet aujourd'hui en question le choix qu'elle a toujours estimé être le bon. Aucune n'exclut non plus d'être maman… lorsqu'il sera temps !
Selon l'Inspection générale des affaires sociales (Igas), 40 % des femmes en France auront un jour recours à l' IVG. Zoom sur l'IVG par aspiration.
L'IVG chirurgicale : où, quand, comment ?
L'IVG chirurgicale, également appelée IVG par aspiration, est obligatoirement pratiquée en établissement de santé, qu'il soit public ou privé. Elle ne dure qu'une dizaine de minutes et ne nécessite la plupart du temps qu'une hospitalisation de quelques heures, ce qui permet à la patiente de rentrer chez elle dans la journée. Techniquement, cette méthode consiste à dilater le col de l'utérus à l'aide de médicaments (les mêmes que ceux utilisés dans l' IVG médicamenteuse), puis à en aspirer le contenu à l'aide d'une sonde. Le Pr Nisand souligne que si " le geste n'a pas de difficulté technique particulière, il doit être fait doucement et peut être réalisé soit sous anesthésie locale, soit sous anesthésie générale". Un choix qui ne dépend que de la patiente.
En France, l'IVG chirurgicale peut être pratiquée jusqu'à la fin de la 12ème semaine de grossesse (SG), autrement dit avant la fin de la 14ème semaine d'aménorrhée (SA ou absence de règles). Les femmes ont le choix entre l'IVG chirurgicale et l'IVG médicamenteuse, mais au-delà de 7 SG/9 SA, la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande de privilégier l'approche chirurgicale. Une position que critique ouvertement le Pr Israël Nisand, chef du Pôle de Gynécologie Obstétrique au CHU de Strasbourg, qui s'interroge sur cette tendance spécifique à l'Hexagone : " Ce recours à l'IVG chirurgicale à partir de 7 semaines de grossesse est une recommandation, pas une obligation légale. Il est donc important de rappeler aux femmes qu'elles ont le choix de leur IVG, même au-delà de ce délai, n'en déplaise à un petit lobby de médecins qui souhaiteraient garder le monopole de l'IVG chirurgicale, beaucoup mieux rémunérée".
Un conseil : prenez rendez-vous suffisamment tôt, les délais d'attente dans certaines villes ou certaines régions sont tels qu'il est parfois nécessaire de dépasser le fameux délai de réflexion de 7 jours pour obtenir un rendez-vous dans les temps.
L'IVG chirurgicale sous anesthésie locale
Nadège, 28 ans, a connu une grossesse non désirée il y a 10 ans, alors qu'elle prenait une pilule contraceptive spécifique pour des problèmes hormonaux et surrénaux. Elle a préféré l'anesthésie locale, " par peur de la générale probablement",mais ne se souvient pas d'avoir vu l'anesthésiste avant l'intervention. Une aberration puisque selon les recommandations du Collège National des Gynécologues Obstétriciens Français (CNGOF), " une consultation pré-anesthésique doit être réalisée systématiquement avant toute intervention si une méthode par aspiration a été décidée, même en cas d'intervention sous anesthésie locale". Pour le Pr Nisand, l'anesthésie locale, "moins génératrice de complications", est préférable. En tout état de cause, cette technique requiert deux qualités de la part du gynécologue-obstétricien : l'expérience et l'empathie. Elle peut ainsi être vécue de façon tout à fait satisfaisante, tant par la patiente, qui déculpabilise en vivant en temps réel le "deuil" de cette grossesse non désirée, que par le médecin, qui n'a plus le sentiment de faire "le sale boulot" à la place de sa patiente. Si Nadège n'a en effet ressenti aucune douleur physique, ni pendant l'intervention, ni dans les heures et jours qui ont suivi, elle garde en revanche un très mauvais souvenir de ses échanges avec le médecin qui " [lui] faisait sentir qu'elle n'était pas d'accord avec [son] choix et ne [lui] parlait que pour [lui] crier dessus".L'IVG chirurgicale sous anesthésie générale
Mathilde, 26 ans, a quant à elle subi une IVG sous anesthésie générale l'année dernière. Même si elle dit ne pas se souvenir qu'on lui ait demandé sa préférence, elle pense que " c'était sans doute mieux ainsi". Un avis que partage la majorité des patientes du Pr Nisand puisque près de 100 % des IVG chirurgicales réalisées au sein du CHU où il exerce sont faites sous anesthésie générale. Ce choix est celui des patientes, généralement desfemmes qui souhaitent ne rien voir, ne rien entendre, ne pas vivre "ce moment-là" en pleine conscience.Pour le Pr Nisand, il est primordial de laisser systématiquement le choix aux femmes : " Il y a pas mal d'endroits où on impose l'anesthésie générale parce que, en gros, c'est la solution de facilité : on n'a pas à écouter, rassurer, on endort… C'est plus confortable et plus simple pour le corps médical". Avant de choisir, le mieux est donc encore et toujours de bien réfléchir et de se sentir en confiance avec le médecin. Ce fut le cas pour Mathilde, qui garde le souvenir d'une équipe médicale " adorable et dédramatisante, pas dans le jugement, toujours à plaisanter".
Les avantages de l'IVG chirurgicale par rapport à l'IVG médicamenteuse
Les femmes qui choisissent l'IVG chirurgicale ont généralement dépassé les 7 semaines de grossesse ou ne désirent pas vivre le traumatisme d'un avortement médicamenteux dans la solitude de leurs toilettes ou de leur salle de bain, comme c'est souvent le cas pour celles qui optent pour l'IVG chimique hors établissement de santé (la prise des comprimés de Mifégyne ® et de Gymiso ® se faisant alors en présence d'un médecin lors d'une consultation).L'IVG chirurgicale est donc la plus indiquée pour les femmes qui souhaiteraient être prises en charge en moins de 24 heures et sans douleur, que ce soit pour des raisons personnelles ou professionnelles. L'IVG chimique, qui s'étale souvent sur plusieurs jours et occasionne des douleurs semblables à celles de l'accouchement, peut être source d'angoisse et d'un réel mal-être, surtout pour les femmes primipares et qui ont choisi l'option "à domicile".
Tarifs et prise en charge de l'IVG chirurgicale
Depuis le 31 mars, l'IVG est prise en charge à 100 % par l'Assurance Maladie pour l'ensemble des femmes dans le cadre d'un forfait. Sur le site officiel Ameli.fr, on peut lire que " l'IVG chirurgicale est remboursée par l'Assurance Maladie à 100 % sur la base d'un tarif forfaitaire variable (de 437,03 € à 644,71 €) en fonction de l'établissement de santé (hôpital ou clinique), du type d'anesthésie (locale ou générale) et de la durée de l'hospitalisation. Ce tarif comprend les analyses préalables à l'IVG, l'anesthésie locale ou générale, l'acte d'IVG et la surveillance, l'accueil et l'hébergement. Il ne comprend pas les deux consultations médicales préalables et la consultation médicale de contrôle, facturables en sus et prises en charge dans les conditions habituelles. À noter que le forfait journalier n'est pas facturable". Certains contrats de complémentaire santé prévoient une prise en charge totale ou partielle des frais non remboursés par la Sécurité sociale.Quid des risques et des suites de l'IVG chirurgicale ?
Comme toute intervention chirurgicale, l'IVG par aspiration présente des risques (auxquels s'ajoutent les risques de complications potentielles de l'anesthésie générale). Les principaux sont la perforation utérine (rare mais grave) ou l'infection due à l'introduction d'instrument dans l'utérus. Le taux d'échec de la méthode étant quasi nul (0,3 % contre 5 % pour l'IVG médicamenteuse), il est important de rappeler que certaines IVG médicamenteuses "incomplètes" devront être "achevées" de façon chirurgicale. Comme après un accouchement, des saignements sont à prévoir dans les jours qui suivent l'intervention.En ce qui concerne la suite à donner à la contraception de la femme, le gynécologue-obstétricien conseille de profiter de l'intervention pour proposer la pose d'un stérilet (ou dispositif intra-utérin DIU), lorsque la situation de la femme s'y prête.
Quant aux contre-indications à l'IVG chirurgicale, " la seule que je vois serait une malformation utérine", indique le spécialiste, qui ajoute qu'il n'y a ni séquelle douloureuse, ni incompatibilité avec une ou plusieurs grossesses ultérieures et que le nombre d'IVG n'est pas limité dans la vie d'une femme.
Quelle que soit la méthode utilisée, une consultation de contrôle et de vérification est réalisée entre le 14ème jour et le 21ème jour suivant l'intervention.
Si Nadège n'a jamais vu de psychologue lors de cette épreuve et que Mathilde a fait l'impasse sur la consultation postopératoire, aucune des deux ne remet aujourd'hui en question le choix qu'elle a toujours estimé être le bon. Aucune n'exclut non plus d'être maman… lorsqu'il sera temps !
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