La RU 486, ou mifépristone ou Mifégyne®, est née en France en 1980. Baptisée alors "pilule abortive", elle avait entraîné une levée de boucliers des mouvements opposés à l'avortement. Auparavant réservée à l'hôpital, elle est depuis le 28 juillet 2004, accessible chez les gynécologues et certains généralistes.
La Mifégyne® possède une structure moléculaire très proche de celle des hormones stéroïdes et se fixe avec une grande affinité sur les récepteurs à la progestérone. Elle a alors un véritable effet antiprogestérone et agit en particulier sur l'utérus gravide en entraînant un ramollissement du col, une augmentation de la contractilité du muscle utérin et favorise le décollement de l'embryon.
RU 486 et IVG
L'IVG médicamenteuse peut aujourd'hui être pratiquée en médecine "de ville". Néanmoins, cet acte doit être effectué sous la surveillance d'un gynécologue ou d'un médecin généraliste travaillant en réseau avec un établissement de santé avec lequel il a passé convention. Cette méthode ne pourra pas être utilisée au delà de 7 semaines d'absence de règles. Concrètement, la femme effectuera une première consultation chez son médecin qui l'informera des différentes techniques et lui proposera un entretien psycho-social. Lors d'un deuxième rendez-vous, elle signera un consentement, puis au cours de la troisième consultation, un comprimé de Mifégyne® (Mifépristone) lui sera administré. 48 heures plus tard, la femme devra prendre le Misoprostol. Il faut savoir que la Mifépristone interrompt la grossesse et le Misoprostol provoque l'évacuation de l'oeuf, comme lors d'une fausse-couche. Enfin une visite de contrôle est obligatoire 15 à 20 jours plus tard. Si cette méthode est efficace dans 98 % des cas, dans 2 % des cas, la grossesse peut continuer. Aussi il est impératif de revoir son médecin pour s'assurer de l'absence de complications.
RU 486 et interruptions thérapeutiques de grossesse
La Mifégyne® a profondément modifié la réalisation des interruptions thérapeutiques de grossesse (ITG). La RU486 permet en effet de préparer le col et le muscle utérin à l'action des prostaglandines qui sont utilisées pour obtenir des contractions et entraîner l'expulsion du foetus mal formé. Pratiquement, les comprimés de Mifégyne® sont pris deux jours avant l'hospitalisation programmée pour l'interruption de grossesse. Cela permet de réduire notablement les doses de prostaglandines nécessaires à l'expulsion.
En cas de mort in utero
Lorsque le foetus meurt spontanément (mort foetale in utero), la grossesse ne se termine pas obligatoirement immédiatement et il est souvent nécessaire d'accélérer la mise en travail et l'expulsion du foetus, dans le but notamment d'éviter les infections. La prise de comprimés de Mifégyne® est alors indiquée pour faciliter l'action des prostaglandines. Bien souvent, dans ces conditions, le RU 486 suffit pour déclencher le travail.
Les voies de recherche
Plusieurs études sont en cours pour valider ou évaluer l'efficacité du RU 486 dans d'autres indications :
- Préparation du col de l'utérus et déclenchement du travail à terme sur foetus vivant ;
- Contraception d'urgence : La prise du RU 486 pourrait être retardée jusqu'à 120 heures après le rapport potentiellement fécondant tout en offrant une efficacité de 85 % et une très bonne tolérance ;
- En association avec le méthotrexate, le RU 486 est utilisé expérimentalement pour le traitement médical des grossesses extra-utérines (GEU) ;
- Traitement médical de certaines tumeurs : sein, mé ningiome, léiomyome.
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