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dimanche 2 août 2015

Grossesses non désirées : des adolescentes en détresse

Chez les mineures, plus de la moitié des grossesses aboutit à une interruption volontaire. Afin de mieux répondre à ces adolescentes en détresse, la contraception d'urgence gratuite et la fin de l'autorisation parentale pour l'IVG avaient été mises en place en 2002. Quel est le bilan de ces mesures ?
 Grossesse non désirée
Quelles solutions pour les mineures en situation de grossesse non désirée ? Dans les jours suivants le rapport, les filles peuvent recourir à la contraception d'urgence délivrée gratuitement dans les pharmacies. Au-delà de ce délai, la prise en charge de l'IVG peut désormais intervenir sans autorisation parentale. Initiées en 2002 par l'Assurance Maladie, ces deux mesures ont récemment fait l'objet d'une évaluation.

Contraception d'urgence : un bilan mitigé

Depuis janvier 2002, l'Assurance Maladie facilite l'accès des jeunes femmes mineures à la pilule du lendemain. Les pharmaciens et les infirmières scolaires peuvent la délivrer gratuitement et anonymement. Cette disposition a pour but d'éviter le recours plus tardif à l'IVG médicamenteuse ou chirurgicale.
  Parmi les médicaments disponibles, Norlevo®  et EllaOne® sont aujourd'hui en vente libre en pharmacie (et délivré gratuitement et de manière anonyme aux mineures).
A noter, quelle que soit la molécule choisie, plus elle est prise tôt, plus elle sera efficace.
D'après le suivi effectué par l'Assurance Maladie, les mineures auraient bien reçu l'information du dispositif de gratuité. En août 2002, 74 % des boîtes de pilules abortives délivrées étaient destinées aux mineures contre seulement 2 % en janvier 2002. Pourtant, selon le Centre d'Information - IVG d'Ile de France, "peu de pharmaciens délivrent la pilule gratuitement. Soit parce qu'ils manquent d'informations à ce sujet, la loi étant très récente, soit parce qu'ils désapprouvent la démarche. Certains craignent que cette mesure incite les mineures à être moins vigilantes, et à prendre la pilule du lendemain comme une contraception normale". Ainsi, certaines officines continuent souvent de facturer le médicament alors que les mineures peuvent l'obtenir gratuitement.
Rappelons que la pilule du lendemain ne protège pas contre le risque de maladies sexuellement transmissibles, notamment le SIDA et l'hépatite B.

Chaque année, 6 000 IVG chez les mineures

Pour les mineures, l'IVG suscite plus d'interrogations. "Elles viennent nous consulter pour être conseillées sur les centres pratiquant l'IVG, mais aussi pour avoir une écoute attentive dans le respect de leur anonymat" explique t-on au Centre de Planning de St Denis (93). L'accord parental, souvent difficile à demander, n'est plus obligatoire pour les mineures depuis mai 2002. Les jeunes femmes peuvent donc décider seules d'interrompre leur grossesse. Elles doivent cependant faire appel à un adulte référent qui les soutiendra durant toute la procédure. Cette personne, majeure, peut être un proche, un(e) ami(e), un membre d'une association. Mais l'idéal reste bien sûr de recueillir auprès des parents l'autorisation écrite de pratiquer l'IVG.
Comme les majeures, les mineures non émancipées ont un délai de 12 semaines pour procéder à une interruption volontaire de grossesse. Après la première consultation médicale, les jeunes femmes doivent obligatoirement se soumettre à une consultation sociale. Puis, elles sont orientées vers un établissement de santé, public ou privé. "Pourtant, certains hôpitaux n'appliquent pas les nouvelles mesures. Ils n'acceptent pas toujours la demande d'une mineure sans autorisation parentale, en raison des risques éventuels associés à l'anesthésie générale" déplore une conseillère du Planning de St Denis.
Quand l'accord est donné, l'Etat garantit l'anonymat et prend en charge les frais liés à l'intervention : à hauteur de 80 % pour les cas où l'accord parental a été donné, à 100 % pour les mineures seules et les bénéficiaires de la Couverture Maladie Universelle.

Informer les mineures avant tout !

Informer reste une priorité. Des enquêtes révèlent qu'en classe de 3 e, deux tiers des jeunes filles pensent que les premiers rapports ne sont pas fertiles, et les trois quarts sont persuadées qu'il est impossible de tomber enceinte lorsqu'on a un rapport pendant les règles ! Des résultats qui ne sont pas en faveur des dernières campagnes d'information sur la contraception.
L'Education Nationale a réalisé des campagnes de prévention et les Centres de Planification multiplient les interventions dans les collèges (classes de 3 e) et lycées. La contraception est libre, accessible gratuitement et sans condition d'âge dans les centres de planification.
Concernant l'IVG de la femme jeune, le manque de connaissances est encore plus flagrant 2. Les filles ont peur, retardant la première consultation et donc l'intervention plus tardive que pour les autres femmes. L'IVG tardive comporte également plus de risques. Enfin, un jeune âge à la première grossesse est corrélé à un recours répété à cette intervention.
Le meilleur moyen pour l'éviter est d'utiliser une contraception efficace dès le premier rapport sexuel. La meilleure solution est d'opter pour le duo : préservatif et pilule, capable de vous protéger des infections sexuellement transmissibles et d'une grossesse non désirée.

capitalemonde

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