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lundi 3 août 2015

En France, la contraception d'urgence est sous-utilisée

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Un tiers des grossesses ne sont pas prévues, dont une grande partie en raison d'un échec de la contraception. L'interruption volontaire de grossesse apparaît encore comme le moyen de prédilection des femmes pour y mettre un terme, en dépit de l'existence de la contraception d'urgence, bien moins traumatisante sur les plans physique et psychologique.
La contraception d'urgence est encore sous-utilisée. Le fait qu'une nouvelle pilule de ce type, efficace plus longtemps, soit commercialisée et désormais remboursée pourrait peut-être permettre de diminuer le recours à l'IVG, de même qu'une meilleure connaissance des risques de grossesse et une plus large utilisation des nouveaux moyens efficaces de contraception aujourd'hui disponibles.

Le nombre d'IVG ne baisse pas

210 000 : c'est le nombre d'Interruptions Volontaires de Grossesse (IVG) réalisées chaque année en France. Un nombre qui reste stable depuis le milieu des années 80. L'apparition de la contraception d'urgence ou "pilule du lendemain", voire du "surlendemain" ne s'est donc pas traduite par un moindre recours à l'IVG, qui apparaît plus que jamais comme la méthode de choix pour interrompre une grossesse non voulue (60  % des grossesses non prévues aboutissent à une IVG, contre 40  % il y a 30 ans), a commenté le Dr Caroline Moreau, épidémiologiste à l'Inserm, à l'occasion d'une conférence de presse organisée par le laboratoire HRA Pharma.
  Ces IVG sont réalisées pour la plupart chez des femmes qui ne souhaitent pas mener à terme leur grossesse, une situation assez fréquente si l'on en croit les données issues de l'enquête Cocon (Inserm, 2000-2004) et du Baromètre Santé de l'Inpes (Rapport "Contraception : que savent les Français ?", 2007). Elles montrent qu'un tiers des grossesses ne sont pas planifiées, ce qui représente 350 000 grossesses chaque année. Pourtant, les 2/3 de ces femmes enceintes sans l'avoir désiré utilisaient une contraception au moment de sa survenue. Échec de pilule dans 1/4 des cas (un oubli ou un arrêt dans 90,5 % des cas) et échec des méthodes dites "naturelles" 1 fois sur 5. Celles-ci sont d'ailleurs peu utilisées par les femmes, la pilule restant le mode de contraception de référence pour 57,4 % des femmes, et même 88 % des jeunes entre 15 et 25 ans, en dépit de l'existence d'autres moyens contraceptifs efficaces comme l'implant ou l'anneau vaginal.

La pilule du lendemain surtout connue des jeunes

Pour ces femmes, les laboratoires ont donc développé une pilule dite de "rattrapage". Remboursée et vendue sans ordonnance, la pilule au levonorgestrel ( Norlevo ®, HRA Pharma) a "boosté" le recours à la contraception d'urgence, qui a augmenté de 72 % en 5 ans. Bien plus que leurs aînées, les jeunes femmes se sont approprié cette pilule, dont l'utilisation est passée de 16 à 32 % chez les 20-24 ans et de 12 à 30 % chez les 15-19 ans. Très médiatisées, les grossesses survenant chez les jeunes filles y sont sûrement pour beaucoup.
A l'inverse, chez les femmes de 25 à 34 ans, le recours à la pilule du lendemain n'est passé que de 10 à 16,8 %, et de 7,1 à 9,7 % chez celles de 35 à 44 ans. A croire qu'au-delà de 25 ans, les femmes ne se sentent pas concernées par le risque de grossesse non désirée. Ou alors qu'elles ne se considèrent pas comme la cible de cette méthode contraceptive d'urgence. Les chiffres penchent en faveur de cette seconde hypothèse, puisque les femmes de cette tranche d'âge contribuent à 60 % au nombre d'IVG, qui s'élève à 250 000 par an.
On peut donc regretter le trop faible recours à la pilule du lendemain, au profit d'une interruption volontaire de grossesse douloureuse tant sur le plan physique que psychique. Ainsi, 1/3 des femmes de 18 à 44 ans sont potentiellement exposées au risque d'une grossesse non désirée, mais seules 11 % d'entre elles ont recours à la contraception d'urgence. Les ventes de pilules du lendemain attestent 1 de ce faible attrait, ayant plafonné à 1,2 millions d'unités en 2008 quand les besoins sont estimés à 24 millions (nombre de rapports à risque liés à une mauvaise utilisation de la pilule ou du préservatif).

Une sous-estimation du risque de grossesse

Pourquoi un tel écart entre les besoins et l'utilisation de la contraception d'urgence ? Selon une enquête menée auprès de femmes ayant pratiqué une IVG, nombre d'entre elles sous-estiment le risque de grossesse auquel elles s'exposent lors d'un rapport sexuel mal protégé (61,2 %). Certaines avouent ne pas y avoir pensé (19,9 %) quand d'autres indiquent qu'elles pensaient qu'il était trop tard pour qu'elle soit efficace (12,4 %).
Pour le Dr Christian Jamin, gynécologue endocrinologue à Paris, "le discours insistant sur le fait qu'il ne faille pas abuser de la contraception d'urgence a été compris comme le fait qu'elle est mal tolérée". Une idée reçue que les médecins ont bien du mal à combattre, d'autant que sa démédicalisation (achat sans ordonnance) les a conduits à "se retirer peu à peu du champ de la contraception d'urgence". Le spécialiste appelle donc les professionnels de santé à réinvestir ce champ de la santé des femmes et à aborder la question de la contraception d'urgence au cours de leurs consultations. "Les questions de l'IVG et de la contraception d'urgence doivent faire partie de toute consultation gynécologique, et la contraception d'urgence doit être prescrite à toute femme qui ne souhaiterait pas mener à terme une grossesse ou qui la vivrait très mal ", a martelé le spécialiste.
Pas question pour autant de considérer la pilule d'urgence comme un moyen de contraception au long terme. "La contraception d'urgence doit rester ponctuelle et considérée comme une seconde chance par rapport à une contraception classique". Sur ce point, les données d'une enquête 2 sur l'impact de la contraception d'urgence sur la méthode classique sont rassurantes : cet évènement a conduit 20,3 % des femmes à choisir une contraception plus efficace et à délaisser les méthodes non médicales.

EllaOne ® désormais remboursée

Si l'arrivée sur le marché il y a 1 an de la pilule d'urgence de dernière génération EllaOne ® n'a pas franchement fait évoluer les choses, son remboursement à 65 % annoncé le 20 septembre 2010 par le laboratoire HRA Pharma pourrait y concourir. Cette nouvelle molécule* à base d'ulipristal acétate est un modulateur sélectif des récepteurs de la progestérone et agit donc en inhibant l'ovulation, ce qui lui confère une grande efficacité, a assuré Erin Gainer, présidente du directoire de HRA Pharma.
Contrairement à Norlevo ® (molécule de référence), dont l'efficacité diminue rapidement dans les heures suivant un rapport sexuel, celle d' EllaOne ® se maintient pendant 5 jours, ce qui correspond à la durée de vie des spermatozoïdes dans le tractus génital. Il s'agit de la première génération de produits à intervenir à cette étape du cycle. Elle est en outre près de 2 fois plus efficace si elle est prise dans les 3 jours qui suivent le rapport, d'après les résultats d'une étude 3 , et 3 fois plus si elle est prise dans les 24 heures, qui ont été intégrés par l'Agence Européenne du Médicament dans le Résumé des Caractéristiques de cette pilule.
ellaOne est disponible directement en pharmacie sans prescription médicale obligatoire. Et si elle est plutôt bien tolérée, les femmes doivent savoir que 10 à 15 % d'entre elles peuvent souffrir de nausées (et non de vomissements, qui ne surviennent que chez moins de 3 % des femmes), de maux de tête et de tensions mammaires dans les 48 heures suivant la prise. Elles auront en revanche beaucoup moins de spottings (saignements entre les cycles) et verront l'arrivée de leurs prochaines règles retardée d'environ 2 jours.
En résumé, il faut savoir qu'aujourd'hui, Norlevo®  et EllaOne® sont en vente libre en pharmacie (et délivré gratuitement et de manière anonyme aux mineures) et que, quelle que soit la molécule choisie, plus elle est prise tôt, plus elle sera efficace.
Selon un sondage Harris Interactive réalisé fin août 2010 auprès de 1 000 personnes :
- près d'1/4 des femmes en âge d'avoir des enfants ne recourent à aucun moyen de contraception, soit qu'elles n'ont pas de rapports sexuels (33 %), soit qu'elles souhaitent avoir un enfant.
- avec 40 % d'utilisation, la pilule arrive largement en tête des méthodes contraceptives, loin devant les méthodes dites "barrières" (les préservatifs masculins essentiellement, et dans une nettement moindre mesure les préservatifs féminins, la cape cervicale et le diaphragme), qui séduisent seulement 18 % des femmes (surtout jeunes, célibataires ou sans enfants).
- 4 % des femmes et 1 % des hommes ont choisi une méthode de contraception définitive ( ligature des trompes de Fallope ou méthode non-chirurgicale pour les premières, vasectomie pour les seconds).
- Pour une très grande majorité de Français (83 %), la contraception est une affaire de couple. Les jeunes femmes (15-24 ans) sont toutefois plus nombreuses (25 %) à penser qu'il s'agit au contraire d'une affaire exclusivement féminine.
- Les femmes abordent volontiers le sujet de la contraception avec leur gynécologue (62 %), qu'elles jugent le plus à même pour aborder cette question (pour 79 % des femmes) ; elles en parlent également avec leur partenaire (45 %) ; le médecin généraliste, jugé moins compétent sur cette question, est plus rarement sollicité. Les plus jeunes se tournent plus volontiers vers leur entourage familial (65 %), amical (59 %) ou leur partenaire (56 %) que vers un professionnel de santé (48 % vers le gynécologue et 42 % vers le médecin généraliste).
- Si les hommes n'ont pas de problème pour parler de contraception (87 % trouvent facile d'en parler avec leur partenaire), ils ne sont en revanche que 44 % à avoir donné un conseil à ce sujet et 34 % à avoir demandé une méthode particulière.

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