Près de 95 % des demandes de contraception d'urgence se font
sans ordonnance. Ces produits disponibles en officine sans prescription
depuis 2001 sont gratuits pour les mineures depuis janvier 2002. Mais le
rôle du pharmacien va bien au-delà de la simple délivrance.
"La délivrance de la contraception d'urgence sans prescription et gratuite pour les mineures est selon moi une révolution comparable à celle de la légalisation de l'IVG" déclare sans ambages Jean Lamarche, pharmacien d'officine et membre du conseil national de l'ordre.
Afin de lutter contre un nombre toujours important d'interruptions volontaires de grossesse, la loi permet de délivrer sans prescription médicale la contraception d'urgence depuis décembre 2001 et ce gratuitement pour les mineures depuis janvier 2002.
La contraception d'urgence est la seule spécialité hormonale délivrée sans ordonnance. Cette particularité confère au pharmacien un rôle de premier plan. "Le pharmacien est un maillon important dans la chaîne d'informations qui encadre la contraception. Il est en effet présent en officine pour rappeler et accompagner chaque prescription d'une contraception régulière de conseils et d'informations, en particulier en cas d'accidents et d'oublis" rappelle Jean Lamarche.
Alors que ces oublis de pilules sont fréquents (65 % des femmes sous pilule l'oublie au moins une fois dans l'année), la plupart des femmes ignorent les risques de grossesse en cas d'oubli supérieur à 12 heures (3 heures pour les micropilules) et l'importance du recours rapide à une contraception d'urgence. Pour que s'améliore cette situation, le pharmacien doit délivrer une information sur la contraception de manière permanente et la réitérer lors de la délivrance de toute méthode contraceptive. Aborder les risques d'échec, mettre fin au mythe du 14 e jour (qui n'est pas le jour exclusif de l'ovulation) sont autant de missions du pharmacien, qui en plus doit savoir répondre à l'urgence... ou mieux l'anticiper.
Cependant, les choses ont évolué depuis:Norlevo® et EllaOne® sont aujourd'hui en vente libre en pharmacie (et délivré gratuitement et de manière anonyme aux mineures).A noter, quelle que soit la molécule choisie, plus elle est prise tôt, plus elle sera efficace. Le fabricant, HRA Pharma a différé l'annonce de cette dispensation sans ordonnance pour avoir le temps de former les pharmaciens au conseil personnalisé sur la contraception d'urgence.
"La délivrance à l'avance n'induit pas d'utilisation abusive, mais favorise en revanche un recours précoce en cas d'accident de contraception. Compte-tenu de l'efficacité de ces produits, il est préférable de toujours avoir une boite avec soi. Le slogan - L'urgence, ça se prévoit - est à cet égard excellent" témoigne Jean Lamarche.
Mais cette vision reste encore optimiste car malgré les nombreux messages diffusés dans les journaux professionnels tous les pharmaciens ne sont pas correctement formés en matière de prévention, et ils ne sont pas encore tous préparés vis-à-vis de la contraception d'urgence.
Un doux euphémisme si l'on regarde le nombre de praticiens qui respectent la loi. "On estime que la moitié des pharmaciens des grandes villes et deux tiers sur Paris ne respecteraient pas la loi et s'affranchiraient ainsi de l'obligation de délivrer gratuitement une boite de Norlevo ® à des mineures qui en font la demande. Actuellement, l'ordre national des pharmaciens traite très sérieusement ce dossier avec différentes informations dans notre bulletin depuis un an. Par ailleurs, le responsable du conseil régional de l'ordre des pharmaciens a adressé des courriers personnalisés à destination des officines récalcitrantes" avoue Jean Lamarche.
Méconnaissance de la loi, souvenirs liés aux difficultés de remboursement durant les premiers mois de commercialisation ou relents moraux d'un autre âge ? Difficile d'y voir clair. Pourtant, l'enjeu est de taille : 6 000 à 10 000 mineures subissent chaque année une interruption volontaire de grossesse.
"La délivrance de la contraception d'urgence sans prescription et gratuite pour les mineures est selon moi une révolution comparable à celle de la légalisation de l'IVG" déclare sans ambages Jean Lamarche, pharmacien d'officine et membre du conseil national de l'ordre.
Informer et prévenir
Afin de lutter contre un nombre toujours important d'interruptions volontaires de grossesse, la loi permet de délivrer sans prescription médicale la contraception d'urgence depuis décembre 2001 et ce gratuitement pour les mineures depuis janvier 2002.
La contraception d'urgence est la seule spécialité hormonale délivrée sans ordonnance. Cette particularité confère au pharmacien un rôle de premier plan. "Le pharmacien est un maillon important dans la chaîne d'informations qui encadre la contraception. Il est en effet présent en officine pour rappeler et accompagner chaque prescription d'une contraception régulière de conseils et d'informations, en particulier en cas d'accidents et d'oublis" rappelle Jean Lamarche.
Alors que ces oublis de pilules sont fréquents (65 % des femmes sous pilule l'oublie au moins une fois dans l'année), la plupart des femmes ignorent les risques de grossesse en cas d'oubli supérieur à 12 heures (3 heures pour les micropilules) et l'importance du recours rapide à une contraception d'urgence. Pour que s'améliore cette situation, le pharmacien doit délivrer une information sur la contraception de manière permanente et la réitérer lors de la délivrance de toute méthode contraceptive. Aborder les risques d'échec, mettre fin au mythe du 14 e jour (qui n'est pas le jour exclusif de l'ovulation) sont autant de missions du pharmacien, qui en plus doit savoir répondre à l'urgence... ou mieux l'anticiper.
Recevoir en situation d'urgence
L'efficacité de la contraception d'urgence est optimale si elle est prise tôt, dans les 24 heures qui suivent le rapport sexuel à risque (mais en aucun cas une efficacité à 100 %). Pour que la rapidité de la prise soit optimale, la délivrance à l'avance d'une boite de Norlevo ® ou de EllaOne® associée au renouvellement de pilule pourrait être une option intéressante. Mais sur ce point, Jean Lamarche avoue avoir du mal à sensibiliser les médecins via le conseil national de l'ordre.Cependant, les choses ont évolué depuis:Norlevo® et EllaOne® sont aujourd'hui en vente libre en pharmacie (et délivré gratuitement et de manière anonyme aux mineures).A noter, quelle que soit la molécule choisie, plus elle est prise tôt, plus elle sera efficace. Le fabricant, HRA Pharma a différé l'annonce de cette dispensation sans ordonnance pour avoir le temps de former les pharmaciens au conseil personnalisé sur la contraception d'urgence.
"La délivrance à l'avance n'induit pas d'utilisation abusive, mais favorise en revanche un recours précoce en cas d'accident de contraception. Compte-tenu de l'efficacité de ces produits, il est préférable de toujours avoir une boite avec soi. Le slogan - L'urgence, ça se prévoit - est à cet égard excellent" témoigne Jean Lamarche.
Mais cette vision reste encore optimiste car malgré les nombreux messages diffusés dans les journaux professionnels tous les pharmaciens ne sont pas correctement formés en matière de prévention, et ils ne sont pas encore tous préparés vis-à-vis de la contraception d'urgence.
Trop de pharmaciens bafouent encore la loi
"De trop nombreux pharmaciens méconnaissent la délivrance gratuite du Norlevo ® pour les mineures. Pourtant le remboursement est rapide et extrêmement facile, une grande confiance a en effet été développée afin que le pharmacien soit facilement remboursé, sans qu'un contrôle d'identité des mineures ne soit nécessaire. C'est donc aux pharmaciens de s'investir pour mieux gérer cet aspect préventif de santé publique" avoue Jean Lamarche.Un doux euphémisme si l'on regarde le nombre de praticiens qui respectent la loi. "On estime que la moitié des pharmaciens des grandes villes et deux tiers sur Paris ne respecteraient pas la loi et s'affranchiraient ainsi de l'obligation de délivrer gratuitement une boite de Norlevo ® à des mineures qui en font la demande. Actuellement, l'ordre national des pharmaciens traite très sérieusement ce dossier avec différentes informations dans notre bulletin depuis un an. Par ailleurs, le responsable du conseil régional de l'ordre des pharmaciens a adressé des courriers personnalisés à destination des officines récalcitrantes" avoue Jean Lamarche.
Méconnaissance de la loi, souvenirs liés aux difficultés de remboursement durant les premiers mois de commercialisation ou relents moraux d'un autre âge ? Difficile d'y voir clair. Pourtant, l'enjeu est de taille : 6 000 à 10 000 mineures subissent chaque année une interruption volontaire de grossesse.
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