Accouchement à domicile en urgence : comment faire ?
Plusieurs mamans ont accouché l'hiver 2013 dans des conditions rocambolesques à cause des intempéries. Le Docteur Gilles Bagou, anesthésiste réanimateur urgentiste au Samu de Lyon, explique comment se déroule un accouchement guidé à distance par un médecin.
Une autre maman, dans les Pyrénées, n’a pas eu d’autres choix que d’accoucher chez elle , dans le noir après une coupure d’électricité causée par la neige. Elle a été guidée au téléphone par les pompiers. Comme elle l’a raconté au quotidien La République de Pyrénées : « Ma fille était en boule, elle ne bougeait pas, elle était toute bleue… C’est là que j’ai eu très peur. Je me suis mise à crier etle pompier m’a expliqué les gestes à faire. Il m’a dit de vérifier si le cordon n’était pas entouré autour de son cou. C’était le cas. Je ne l’avais même pas vu! Il m’a ensuite dit de lui faire du bouche-à-bouche. Ava a retrouvé très vite ses couleurs. Elle a bougé »
C’est une angoisse récurrente sur le Net : Et si je ne pouvais pas me rendre jusqu’à la maternité à cause de la neige ? Comme cette maman sur un forum : « Je suis très angoissée depuis quelques jours : dans ma région les routes sont impraticables à cause de la neige. Aucun véhicule ne peut circuler. J’ai beaucoup de contractions.Comment vais-je faire si l’accouchement se déclenche ? » Ou cette autre : "C’est peut-être une question un peu bête mais… L'an dernier nous avons eu 3 jours de neige à 80/90cm. Je suis à terme. Je fais comment si ça recommence cette année ? Je demande au fermier qu'il m’amène à la maternité en tracteur ?J’appelle les pompiers ? »
« Quand une femme appelle en urgence, expliquant qu’elle est sur le point d’accoucher, tout d’abord, nous vérifions si les différents éléments décisionnels permettant de dire que l’accouchement est imminent sont bien présents, pose-t-il. Ensuite, il faut aussi savoir si elle est seule ou avec quelqu’un. Une tierce personne pourra l’aider à mieux se positionner ou pourra aller chercher des draps ou serviettes en renfort. » Le médecin conseille la position allongée sur le côté ou accroupie puisque le bébé va chercher à plonger vers le bas.
Le médecin se veut en tous cas très rassurant : « toutes les femmes sont faites pour accoucher seules. Bien entendu que l’idéal est d’être à la maternité, surtout s’il y a une complication, mais physiologiquement, quand tout est normal d’un point de vue médical, les femmes sont toutes conçues pour donner la vie par elles-mêmes. Nous ne faisons que les accompagner, que l’on soit au téléphone ou dans la salle de naissance. »
Première étape : la gestion des contractions. Au téléphone, le médecin doit aider la femme à respirer pendant les contractions, minute après minute. La future maman doit reprendre de l’air entre deux contractions et surtout, très important, pousser pendant la contraction. Entre ces dernières, elle peut respirer normalement. « En 3 efforts expulsifs, l’enfant sera là. Il ne faut surtout pas tirer le bébé, même au début, quand la tête apparait et redisparaît à la contraction suivante.»
Les médecins du Samu ou les pompiers ont plutôt l’habitude de ce genre de situations. L’interlocuteur au bout du fil cherchera à rassurer, calmer, parler avec fermeté pour que la maman fasse les bons gestes, et l’encouragera sans discontinuer pour lui permettre de gérer au mieux cet accouchement en solo. « Tout comme à la maternité, le médecin accompagne la mère jusqu’à l’expulsion, mais, comme toujours lorsque tout se passe bien, c’est elle qui fait tout.»
Plusieurs mamans ont accouché l'hiver 2013 dans des conditions rocambolesques à cause des intempéries. Le Docteur Gilles Bagou, anesthésiste réanimateur urgentiste au Samu de Lyon, explique comment se déroule un accouchement guidé à distance par un médecin.
Accouchements en urgence au domicile : les instructions du Samu
Accouchements impromptus à domicile : ça arrive !
Mardi 12 mars 2013, en raison des fortes chutes de neige, Anaïs a dû accoucher de sa petite Lisa avec l’aide des pompiers dans le salon de sa belle-mère à Offranville (Seine-Maritime). A quelques minutes près, elle aurait pu donner naissance à l’enfant avec une simple assistance téléphonique. « Mon compagnon s'était dit qu'au pire, si les pompiers ne venaient pas à temps avec le Smur [service mobile d'urgence et de réanimation], il contacterait un docteur qui lui donnerait des conseils par téléphone pour me faire accoucher. »Une autre maman, dans les Pyrénées, n’a pas eu d’autres choix que d’accoucher chez elle , dans le noir après une coupure d’électricité causée par la neige. Elle a été guidée au téléphone par les pompiers. Comme elle l’a raconté au quotidien La République de Pyrénées : « Ma fille était en boule, elle ne bougeait pas, elle était toute bleue… C’est là que j’ai eu très peur. Je me suis mise à crier etle pompier m’a expliqué les gestes à faire. Il m’a dit de vérifier si le cordon n’était pas entouré autour de son cou. C’était le cas. Je ne l’avais même pas vu! Il m’a ensuite dit de lui faire du bouche-à-bouche. Ava a retrouvé très vite ses couleurs. Elle a bougé »
C’est une angoisse récurrente sur le Net : Et si je ne pouvais pas me rendre jusqu’à la maternité à cause de la neige ? Comme cette maman sur un forum : « Je suis très angoissée depuis quelques jours : dans ma région les routes sont impraticables à cause de la neige. Aucun véhicule ne peut circuler. J’ai beaucoup de contractions.Comment vais-je faire si l’accouchement se déclenche ? » Ou cette autre : "C’est peut-être une question un peu bête mais… L'an dernier nous avons eu 3 jours de neige à 80/90cm. Je suis à terme. Je fais comment si ça recommence cette année ? Je demande au fermier qu'il m’amène à la maternité en tracteur ?J’appelle les pompiers ? »
Guider l’expulsion à distance
Ces situations ne sont en effet pas si rares quand les conditions météorologiques se compliquent. Le docteur Gilles Bagou, anesthésiste réanimateur urgentiste au Samu de Lyon, a constaté ces dernières années une augmentation du nombre de bébés nés à domicile en urgence dans la région lyonnaise. En 2012, 98 nouveau-nés ont pointé le bout de leur nez à la maison, de façon impromptue.« Quand une femme appelle en urgence, expliquant qu’elle est sur le point d’accoucher, tout d’abord, nous vérifions si les différents éléments décisionnels permettant de dire que l’accouchement est imminent sont bien présents, pose-t-il. Ensuite, il faut aussi savoir si elle est seule ou avec quelqu’un. Une tierce personne pourra l’aider à mieux se positionner ou pourra aller chercher des draps ou serviettes en renfort. » Le médecin conseille la position allongée sur le côté ou accroupie puisque le bébé va chercher à plonger vers le bas.
Le médecin se veut en tous cas très rassurant : « toutes les femmes sont faites pour accoucher seules. Bien entendu que l’idéal est d’être à la maternité, surtout s’il y a une complication, mais physiologiquement, quand tout est normal d’un point de vue médical, les femmes sont toutes conçues pour donner la vie par elles-mêmes. Nous ne faisons que les accompagner, que l’on soit au téléphone ou dans la salle de naissance. »
Première étape : la gestion des contractions. Au téléphone, le médecin doit aider la femme à respirer pendant les contractions, minute après minute. La future maman doit reprendre de l’air entre deux contractions et surtout, très important, pousser pendant la contraction. Entre ces dernières, elle peut respirer normalement. « En 3 efforts expulsifs, l’enfant sera là. Il ne faut surtout pas tirer le bébé, même au début, quand la tête apparait et redisparaît à la contraction suivante.»
Protéger le bébé du froid
Une fois le bébé sorti, il est capital de le mettre immédiatement au chaud contre le ventre de la maman et de l’essuyer, surtout au niveau de la tête, avec une serviette éponge. Il faut le protéger du froid car il s’agit du premier risque pour un nouveau-né. Pour le faire réagir, il faut lui chatouiller la plante des pieds. Le bébé va crier en réaction à l’air qui entre pour la première fois dans ses poumons. "Si le cordon est entouré autour du cou du bébé, une fois à l’extérieur, il n’est pas absolument nécessaire de le dégager immédiatement, assure Gilles Bagou, il n’y a pas de risques pour l’enfant. » D’une manière générale, il faut éviter de toucher au cordon , et attendre les secours. « On peut éventuellement le clamper, en utilisant de la ficelle de cuisine que l’on va nouer en deux endroits : à dix centimètres de l’ombilic puis un peu plus haut. Mais ce n’est pas du tout indispensable. » Le placenta, en revanche, doit descendre de lui-même au bout de 15 à 30 minutes. Il se peut qu’une partie soit coincée dans le vagin, il faudra que quelqu’un le dégage entièrement. En général, pour cette opération délicate, les secours ont eu le temps d’arriver.Les médecins du Samu ou les pompiers ont plutôt l’habitude de ce genre de situations. L’interlocuteur au bout du fil cherchera à rassurer, calmer, parler avec fermeté pour que la maman fasse les bons gestes, et l’encouragera sans discontinuer pour lui permettre de gérer au mieux cet accouchement en solo. « Tout comme à la maternité, le médecin accompagne la mère jusqu’à l’expulsion, mais, comme toujours lorsque tout se passe bien, c’est elle qui fait tout.»
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