Avec plus de 36 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année
en France, les cancers du côlon et rectum sont les plus fréquents des
cancers. Les risques sont liés à plusieurs facteurs dont l'âge,
l'hérédité, l'alimentation... Mais, dans la plupart des cas, on peut
identifier une lésion commune à l'origine de la maladie : les polypes.
Avec les cancers du col de l'utérus et de la peau, le cancer du côlon fait partie des tumeurs malignes soumises aux facteurs de risque les plus puissants et les mieux établis. Plusieurs facteurs de prédisposition sont bien identifiés.
Le risque de cancérisation de ces tumeurs dépend surtout de leur
taille et de leur ancienneté. On estime qu'après 20 ans d'évolution,
25 % des polypes d'un diamètre supérieur à un centimètre auront dégénéré
en cancer. En dessous d'un centimètre, il n'y a pas de cancérisation.
L'ablation d'un polype suffit à supprimer le risque de dégénérescence.
Cependant, le risque de développement ultérieur d'autres polypes est
plus élevé ce qui justifie une surveillance régulière, tout comme pour
les patients ayant été opérés d'un cancer colique.
Le développement précoce d'un cancer est inéluctable en cas de polypose familiale, conduisant à proposer l'ablation préventive du côlon dès le début de l'âge adulte. Dans le syndrome de Lynch, le risque est extrêmement élevé, mais un peu plus tardif. Il est associé une augmentation de la fréquence des cancers de l'endomètre ainsi que, dans une moindre mesure, d'autres cancers (estomac, ovaire, voies urinaires...). Un diagnostic génétique est possible, à condition d'avoir pu identifier la mutation causale chez un parent atteint.
L'influence de la maladie de Crohn sur le cancer de côlon est resté longtemps controversée. Aujourd'hui, il semble clair que cette maladie soit, elle aussi, un facteur de risque important lorsqu'elle atteint tout le côlon et qu'elle a débuté jeune. Il faut toutefois signaler que ces études sont déjà anciennes et que ces données concernant les maladies inflammatoires de l'intestin méritent d'être évaluées à la lumière des nouveaux traitements.
D'autres facteurs de risque de cancer du côlon ont été évoqués, tel qu'une alimentation pauvre en fibres et riches en graisse. Par ailleurs certaines données suggèrent que la prise chronique d'anti-inflammatoires non stéroïdiens pourrait avoir un rôle protecteur. Mais ces facteurs restent très discutés.
Dr Chantal Guéniot
L'aspirine pour bébé préviendrait le cancer du côlon
L'aspirine a depuis longtemps été suspectée d'avoir des vertus vis-à-vis de différents cancers : sein, utérus, prostate et également côlon. Mais cet aspect reste controversé. Les études plaidant pour un effet protecteur apparaissent aussi nombreuses que celles le réfutant. Ainsi, la dernière en date est parue dans la prestigieuse revue New England Journal of Medicine(1). L'équipe du Pr. Giardiello a étudié l'effet du sulindac (un anti-inflammatoire non stéroïdien) sur une quarantaine de patients présentant des formes héréditaires de cancer du côlon. Résultat : aucune différence statistique entre ceux ayant pris ce médicament et les autres.
A l'inverse, une étude(2) présentée lors du congrès annuel de l'Association Américaine pour la Recherche sur le Cancer (AACR) arrive à des conclusions différentes pour l'aspirine. La prise quotidienne de doses pédiatriques pourrait prévenir l'apparition de cancer colorectal. L'étude a été conduite sur 1121 hommes et femmes opérés pour le retrait de polypes détectés à l'occasion de coloscopie de routine. Durant trois ans de suivi, les patients ont reçu soit un placebo (gélule sans action) soit des doses de 80 mg d'aspirine (dose pédiatrique similaire à celles prescrites pour la prévention des accidents vasculaires cérébraux). Les chercheurs ont observé une réduction du risque de cancer du côlon de 19 %. Selon les chercheurs, l'aspirine pourrait représenter une option intéressante pour les patients ayant de forts risques de cancer du côlon. Mais certains effets secondaires de l'aspirine (risque d'ulcère) appellent à la prudence.
Avec les cancers du col de l'utérus et de la peau, le cancer du côlon fait partie des tumeurs malignes soumises aux facteurs de risque les plus puissants et les mieux établis. Plusieurs facteurs de prédisposition sont bien identifiés.
Les polypes
Entre 60 et 80 % des cancers du côlon se développent sur des tumeurs bénignes précancéreuses : les polypes ou adénomes. La fréquence de ces lésions augmente régulièrement avec l'âge. Selon les observations recueillies lors d'autopsies, 12 % des personnes de moins de 55 ans en sont atteintes. Entre 65 et 74 ans, la proportion atteint un tiers.L'âge
Rares avant 40 ans, les cancers du côlon, comme les polypes, augmentent rapidement de fréquence à partir de la cinquantaine. Entre 40 et 70 ans, l'incidence des cancers coliques double tous les dix ans. L'âge moyen du diagnostic est d'environ 70 ans.L'hérédité
Le risque de cancer du côlon est plus élevé lorsqu'un cancer a déjà été diagnostiqué dans la famille proche (parents, fratrie, enfants), surtout si ce cancer est apparu jeune. Globalement, l'existence d'un cancer chez un parent au premier degré multiplierait par deux le risque de cancer.Des formes familiales
Certaines maladies familiales entraînent un risque majeur de cancer du côlon. Il s'agit en particulier de la polypose adénomateuse familiale, qui se caractérise par l'apparition précoce de polypes multiples sur tout le côlon, et du syndrome de Lynch. Ces anomalies se transmettent sur le mode dominant, c'est-à-dire que le parent atteint a une chance sur deux de transmettre le gène défectueux à son enfant.Le développement précoce d'un cancer est inéluctable en cas de polypose familiale, conduisant à proposer l'ablation préventive du côlon dès le début de l'âge adulte. Dans le syndrome de Lynch, le risque est extrêmement élevé, mais un peu plus tardif. Il est associé une augmentation de la fréquence des cancers de l'endomètre ainsi que, dans une moindre mesure, d'autres cancers (estomac, ovaire, voies urinaires...). Un diagnostic génétique est possible, à condition d'avoir pu identifier la mutation causale chez un parent atteint.
Les maladies inflammatoires de l'intestin
La rectocolite ulcéro-hémorragique est un facteur de risque classique de cancer colorectal. Cependant, le risque est fonction de l'étendue de l'atteinte colique et de son ancienneté. Limitée au rectum, elle ne semble pas accroître la probabilité de cancer. Mais des poussées s'étendant à la partie gauche du côlon multiplient globalement le risque par trois. Enfin, une rectocolite intéressant tout le côlon (pancolite) le multiplie par 15. Mais ce surcroît de risque n'apparaît qu'après de longues années d'évolution. Après 35 années de suivi, selon les études, entre un cinquième et un tiers des personnes ayant une pancolite auront eu un cancer.L'influence de la maladie de Crohn sur le cancer de côlon est resté longtemps controversée. Aujourd'hui, il semble clair que cette maladie soit, elle aussi, un facteur de risque important lorsqu'elle atteint tout le côlon et qu'elle a débuté jeune. Il faut toutefois signaler que ces études sont déjà anciennes et que ces données concernant les maladies inflammatoires de l'intestin méritent d'être évaluées à la lumière des nouveaux traitements.
D'autres facteurs de risque de cancer du côlon ont été évoqués, tel qu'une alimentation pauvre en fibres et riches en graisse. Par ailleurs certaines données suggèrent que la prise chronique d'anti-inflammatoires non stéroïdiens pourrait avoir un rôle protecteur. Mais ces facteurs restent très discutés.
Dr Chantal Guéniot
L'aspirine pour bébé préviendrait le cancer du côlon
L'aspirine a depuis longtemps été suspectée d'avoir des vertus vis-à-vis de différents cancers : sein, utérus, prostate et également côlon. Mais cet aspect reste controversé. Les études plaidant pour un effet protecteur apparaissent aussi nombreuses que celles le réfutant. Ainsi, la dernière en date est parue dans la prestigieuse revue New England Journal of Medicine(1). L'équipe du Pr. Giardiello a étudié l'effet du sulindac (un anti-inflammatoire non stéroïdien) sur une quarantaine de patients présentant des formes héréditaires de cancer du côlon. Résultat : aucune différence statistique entre ceux ayant pris ce médicament et les autres.
A l'inverse, une étude(2) présentée lors du congrès annuel de l'Association Américaine pour la Recherche sur le Cancer (AACR) arrive à des conclusions différentes pour l'aspirine. La prise quotidienne de doses pédiatriques pourrait prévenir l'apparition de cancer colorectal. L'étude a été conduite sur 1121 hommes et femmes opérés pour le retrait de polypes détectés à l'occasion de coloscopie de routine. Durant trois ans de suivi, les patients ont reçu soit un placebo (gélule sans action) soit des doses de 80 mg d'aspirine (dose pédiatrique similaire à celles prescrites pour la prévention des accidents vasculaires cérébraux). Les chercheurs ont observé une réduction du risque de cancer du côlon de 19 %. Selon les chercheurs, l'aspirine pourrait représenter une option intéressante pour les patients ayant de forts risques de cancer du côlon. Mais certains effets secondaires de l'aspirine (risque d'ulcère) appellent à la prudence.
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