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dimanche 2 août 2015

Comment améliorer la santé des Françaises ?

 Santé des femmes
Plus attentives à leur santé, les femmes bénéficient d'examens de prévention réguliers. Néanmoins, elles sont aussi plus exposées à certaines maladies et certaines inégalités. Quelle est le réel état de santé des Françaises et comment l'améliorer ? Un rapport de la Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances fait le point
Les maladies cardiovasculaires, l'ostéoporose, la maladie d'Alzheimer ou les violences en milieu professionnel touchent préférentiellement les femmes. S'appuyant sur le rapport sur "La santé des femmes en France" de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), Dominique Hénon dresse un bilan en demi-teinte de la santé des Françaises en 2010. La représentante de la Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre hommes et femmes avance également des pistes pour remédier aux fragilités et inégalités constatées. Doctissimo vous présente les points essentiels de ce document de plus d'une centaine de pages.

Santé des Françaises : un bilan en demi-teinte

  Si l'espérance de vie à la naissance favorise les femmes (84,9 ans contre 77,6 ans pour les hommes), cet écart fond comme neige au soleil si l'on considère l'espérance de vie en bonne santé (69 ans et 8 mois contre 68 ans). Selon l'auteur, l'explication réside dans :
  • Les conditions de travail difficiles qui exposent les femmes à des risques réels pour leur santé, pourtant aujourd'hui encore largement sous-estimés : elles sont ainsi davantage concernées par les troubles musculosquelettiques (risque d'exposition supérieur de 22 % par rapport aux hommes), notamment au niveau des membres supérieurs, et souffrent plus de l'organisation du travail (surcharge, cadence rapide, manque de formation, changements imprévus d'horaires…).
  • Le stress, l'anxiété et la dépression sont des maux auxquels les femmes sont plus souvent sujettes ;
  • Le changement de comportement des femmes vis-à-vis du tabac et de l'alcool est responsable de l'augmentation des taux de mortalité des femmes par cancers du poumon (+ 105 % entre 1990 et 2005), du pancréas, du foie et de la vessie. Même si la France se situe parmi les bons élèves de l'Europe dans ce domaine, la mortalité prématurée des femmes pourrait être largement réduite, sachant qu'un quart de ces décès pourraient être évités par une réduction des comportements à risque ;
  • Les femmes sont par ailleurs confrontées à plus de facteurs de risque de maladies de l'appareil circulatoire ( hypertension et diabète), qui constituent la première cause de mortalité, devant les cancers.

Les comportements à risque adoptés par les jeunes filles

Dès leur plus jeune âge, filles et garçons n'accordent pas la même importance à leur santé. A l'adolescence, les filles sont plus nombreuses que les garçons à se plaindre de troubles du sommeil (26 % contre 16 %) et apparaissent plus insatisfaites de leur image corporelle. 90 % des 30 000 à 40 000 personnes souffrant d' anorexie mentale sont des femmes. En dépit d'une forte médiatisation, "ces troubles ne bénéficient pas, pour l'instant, d'une réelle prise en compte par les pouvoirs publics", déplore Dominique Hénon.
Les femmes adoptent de plus en plus fréquemment des conduites à risque (des comportements jusqu'alors masculins) : elles sont presque aussi nombreuses à fumer, à consommer du cannabis, et à avoir été ivres (38 % des filles et 44 % des garçons âgés de 15 ans). A ce sujet, le rapport estime indispensable de renforcer "l'information sur les risques physiques, psychiques et de désocialisation induits par la consommation de produits stupéfiants".

Faciliter l'accès aux méthodes contraceptives

Les jeunes filles sont moins nombreuses que les garçons à se protéger lors des rapports sexuels et à se faire dépister pour une infection sexuellement transmissible. Différentes enquêtes témoignent d'un manque de connaissances certain concernant le cycle féminin et l'utilisation des méthodes contraceptives. A ce sujet, Dominique Hénon met en cause les "insuffisances de la politique d'information et d'éducation sexuelles". La loi du 4 juillet 2001 prévoit pourtant que l'école s'acquitte de cette tache, rappelle Dominique Hénon, qui plaide plus globalement pour le développement d'"une politique d'éducation à la santé adaptée et ciblée qui s'appuierait sur l'expertise des professionnels de santé de l'Éducation nationale (médecins et infirmières)".
Le rapport préconise par ailleurs de poursuivre la meilleure prise en charge des différents moyens de contraception et recommande de l'étendre aux méthodes non orales tels que les patchs et les anneaux "mieux adaptés aux besoins et au mode de vie de certaines femmes".
Dans un chapitre entier consacré à l' IVG, Dominique Hénon déplore le manque d'empathie de certains personnels "lorsque la place de l'IVG n'est pas normalisée dans l'activité médicale de service". Pour remédier à cet écueil, elle propose d'instituer dans chaque département un numéro vert offrant des renseignements pratiques sur la démarche à suivre et indiquant les coordonnées des structures d'accueil et de soins les plus proches. En plus de renforcer la formation des praticiens et d'abaisser le coût de l'acte, elle insiste sur l'indispensable maintien de l'IVG dans les établissements de proximité.

Reconnaître les atteintes à la santé des femmes au travail

Pour mieux évaluer l'impact des facteurs de risques au travail sur la santé des femmes, Dominique Hénon plaide en faveur d'études permettant une "analyse différenciée du travail des hommes et des femmes". Il est tout aussi indispensable, selon elle, "d'évaluer plus précisément les facteurs de risques auxquels sont exposées de nombreuses femmes", comme la manipulation de produits chimiques nocifs (nettoyage, coiffure, pressing…) et certaines formes d'organisation du travail.
Autre point abordé : les difficultés de conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle, "enjeu fondamental de la politique d'égalité professionnelle".

Réduire les risques de dépendance

Si l'espérance de vie en bonne santé progresse, la dépendance augmente elle aussi avec l'âge. Elle concerne plus particulièrement les femmes puisque selon les projections de l'INSEE, en 2050, 18 % d'entre elles seront âgées de 75 ans et plus, contre 13 % des hommes. Pour prévenir cette état de dépendance, la Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre hommes et femmes préconise de renforcer le lien social, mais aussi de sensibiliser les seniors à l'importance d'une nutrition équilibrée, et au maintien d'une activité intellectuelle et physique.
D'une façon générale, elle recommande d'améliorer la prévention et la prise en charge de pathologies plus féminines, comme l' ostéoporose (en réévaluant les conditions de remboursement de l' ostéodensitométrie) ou la dépression, ou pour lesquelles les femmes accusent un retard au diagnostic en raison de leur moindre représentation dans les études. Mais il s'agit aussi des maladies cardiovasculaires, mieux diagnostiquées chez les hommes que chez les femmes, ou de la maladie d'Alzheimer. La "consultation médicale de longévité" lors du départ à la retraite, prévue dans le plan national "Bien vieillir" 2007-2009 mais toujours inappliquée, pourrait donner l'occasion aux médecins de dépister ces facteurs de risque, souligne Dominique Hénon qui appelle à sa rapide mise en place.

Prendre en compte la spécificité des femmes

Enfin, il est urgent aux yeux de la Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre hommes et femmes de prendre en compte la spécificité des femmes dans la recherche médicale et les essais cliniques, "autant pour affiner les outils de prévention que pour mettre au point des prises en charge et des traitements différenciés".
D'une manière générale, "la prise en charge médicale, à toutes les étapes, de l'incidence jusqu'au décès, apparaît moins bonne pour les femmes que pour les hommes, en particulier pour les pathologies cardiovasculaires souvent mal décelées", estime Marie-Josèphe Saurel-Cubizolles, chargée de recherche à l'Inserm auditionnée par la rapporteuse. En effet, plusieurs études démontrent que l'attaque cardiaque est moins bien diagnostiquée et traitée chez la femme. "La symptomatologie différente entraîne de surcroît une prise en charge inadaptée en termes d'examens exploratoires et de prescription de médicaments. Dès lors, le taux de décès, de récidive ou d'accident cérébral est fortement augmenté chez les femmes".
Pour Dominique Hénon, cet exemple est certainement transposable à d'autres affections. Il faut donc très vite remédier à la sous-représentation des femmes dans la recherche médicale et prévoir une approche sexuée, recommande-t-elle.

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